NOMAD'S LAND

Nomad's land est un espace de réflexion collectif autour du film éponyme de Gabrielle Culand, consacré aux jeunes nomades contemporains. Accompagnés de leurs chiens, ils parcourent la France au gré des saisons, à la fois ouvriers mobiles et utopistes libertaires. Pierre-Olivier Dittmar (chercheur en histoire, membre du collectif simple appareil), Arnaud Lambert (simple appareil), Maya Rosa (ingénieur du son) et Gabrielle Culand (réalisatrice), chacun à leur manière, échangent leurs idées sur la progression du film et vous invitent à partager votre point de vue.

vendredi 12 septembre 2008

JE M'APPELLE GORET, C'EST PAS DE MA FAUTE, J'AI 29 ANS.

Je suis né dans l’Essonne, mais j’ai pas vécu longtemps là-bas, vu que mes parents se sont séparés quand j’avais deux ans. J’ai passé une bonne partie de ma vie en Picardie. La Picardie, c’était chiant, beaucoup de champs et pas beaucoup de liberté, donc après on voyage. J’ai grandi à moitié à la campagne à moitié à la ville. Mon père habitait dans les banlieues de Trappes et tout ça, donc j’alternais entre 15 jours à la campagne chez ma maman et les vacances chez mon père dans des banlieues à la con. Le peu de ce que j’ai bossé, enfin légalement, c’était il y a 6 ans : les pommes. J’ai eu un BEP à la con de maintenance, pour faire plaisir à mes parents enfin celui qui restait, ma mère, et puis après je me suis arraché.

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vendredi 12 septembre 2008

JE M'APPELLE ALEXANDRE STANZEL, JE VIENS D'ALSACE ET ON ME SURNOMME PAMPS. ÇA VIENT DU COLLÈGE ET DE PAM-PAM LE LAPIN DANS BAMBI.



Le travail, j’ai jamais trop aimé, mais quand il faut, il faut ! J’ai arrêté le collège à 16 ans, j’ai fait mon CAP cuisinier, après j’ai passé un ou deux ans en cuisine, en même temps que je faisais mon CAP pâtissier, et puis après j’avais des horaires de ouf, je pouvais pas voir mes potes, rien faire, donc je me suis dit que j’allais me casser faire les saisons, parce qu’au moins, je vois mes potes tout le temps, je travaille avec eux, c’est mieux ! (…)

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jeudi 4 septembre 2008

ESTELLE, ROUTARDE ÉCOLO, EN PARTANCE POUR LA ROUMANIE



Estelle fait des allers-retours entre son nouveau camion sous lequel Jérôme s’active à démonter le levier de vitesse, et les caravanes parquées tout autour. Le soir venu, elle monte, son paquet de roulé à la main, sur le siège avant de son Mercedes. L’interview peut commencer.
Depuis l’âge de 16 ans, Estelle chemine sur les routes de France, à pied, transportée, seule ou accompagnée. Elle vient d’achever ses études en  protection de l’environnement.  Aujourd’hui, elle a décidé d’allier son mode de vie nomade avec sa passion pour l’écologie. En Décembre, elle roulera vers la Roumanie pour faire un état des lieux environnemental.

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lundi 1 septembre 2008

LE TÉMOIGNAGE D'UN MÉCANO ITINÉRANT


Pendant l’été, je cherchais quelqu’un qui puisse me conseiller pour l’achat d’un camion d’occasion, outil indispensable pour le tournage de l’année à venir. Un ami clown qui vit en caravane me donne le numéro de Jérôme, dit Mouloud. Je l’ai eu plusieurs fois au téléphone au mois d’août sans jamais le rencontrer. La route est un grand réseau aléatoire.  Dans un festival de hippies en plein cœur de la Drôme, j’ai enfin croisé Jérôme. C’est un mécanicien itinérant, un spécialiste averti des problèmes de camtars, le docteur des moteurs, l’ange gardien des routards. À 29 ans, il s’est fait une clientèle de nomades en tout genre. Pas de carte de visite, pas de pub, rien que du bouche-à-oreille. Jérôme vous dépanne où que vous soyez en Europe, à condition de lui payer l’essence pour le déplacement. Entretien fleuve avec un expert de la route qui défend les valeurs humaines.

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jeudi 2 août 2007

BITCH



Bitch est très présent dans la série pour Tracks et c’est une rencontre déterminante pour moi. Nous l’avons croisé par hasard avec Maya, alors que nous marchions dans un camping sauvage à Aurillac, à la recherche de “personnages” pour le reportage. Bitch, littéralement “chienne” en anglais, est un surnom qu’il partage avec deux autres de ses amis qui le suivent sur la route. Il s’est montré très enthousiaste à l’idée de décrire son mode de vie. Cet entretien a été réalisé sur le vif, entre deux bangs et la musique qui s’échappait du camion garé dans l’herbe. Il aurait été impossible de faire une interview posée avec un trépied et d’imposer le silence. Il y avait dans le flot de paroles de Bitch comme une urgence.

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