Au cours du mois de janvier est sorti un ouvrage important pour notre question. Il s’agit de l’édition des tous derniers cours donnés par Michel Foucault au Collège de France en 1984. Le recueil s’intitule Le courage de la vérité. Le gouvernement de soi et des autres II (Paris, Hautes-Etudes, Seuil-Gallimard, 2009).
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mardi 21 avril 2009
LE STYLE D'EXISTENCE OU LA VIE POLITIQUE (d’après Michel Foucault)
Par Pierre-Olivier Dittmar le mardi 21 avril 2009, 12:46 - parallèles - un commentaire - aucun rétrolien
lundi 9 mars 2009
POUR UNE ESQUISSE DU NOMADE
Par Maya Rosa le lundi 9 mars 2009, 17:34 - parallèles - aucun commentaire - aucun rétrolien
Pour approfondir encore la notion de nomadisme, je voudrais partager avec vous quelques écrits d’un autre écrivain, Kenneth White, auteur de l’essai L’Esprit nomade. Chantre du nomadisme intellectuel, ses réflexions aident à esquisser une définition du nomade et à réfléchir à la forme du film.
Errance, dérive, esprit nomade, ces mots sont pour moi trois mots clés et il y a là presque un progrès, il y a presque un mouvement en avant. L’errance d’abord, l’errance c'est-à-dire le simple plaisir de sortir, de humer le vent, de flairer les choses, de suivre des pistes, des sentiers. Je crois que dans chacun et chacune de nous, il y a ce besoin fondamental… s’ouvrir au monde, évoluer dans l’ouvert, ça c’est l’errance, l’errance au sens premier, au sens très frais du terme. Dérive, c’est déjà un peu plus complexe. Dérive, c’est dé-river, c’est quitter des rives. C’est quitter peut-être une certaine société, quitter certaines idéologies, c’est quitter, dans mon vocabulaire, certaines façons de penser, c’est quitter peut-être une civilisation, un état des civilisations, pour essayer d’aborder d’autres rives à travers un grand espace. (…) Autant dans un premier temps c’était la flânerie (…) à laquelle il faut toujours revenir. Avec dérive, on est déjà dans un espace plus exigeant, plus chercheur, on dérive pour aller quelque part, pour trouver autre chose. Avec l’esprit nomade, on est dans toute une cartographie. C’est là où j’ai commencé à écrire mes essais, c'est-à-dire des tentatives de pensée. Essayer de penser. Le nomade intellectuel essaye de suivre des pistes et essaye d’ouvrir un nouvel espace de culture, de vie, de pensée…
dimanche 1 février 2009
L'ANIMALITE CRITIQUE 1. le cynique et son chien
Par Pierre-Olivier Dittmar le dimanche 1 février 2009, 20:56 - parallèles - aucun commentaire - aucun rétrolien
Les punks-à-chiens sont-ils les cyniques d’aujourd’hui? Si les 50 000 jeunes qui vivent dans les rues de France ont quelque chose à nous apprendre sur notre société, c’est aussi parce que cette forme de marginalité possède une profondeur historique. Toute errance se veut originale, solitaire, anomique, mais paradoxalement, elle tire sa force et son efficace d’une culture largement partagée. Première étape d’une petite histoire de l’animalisation critique, les philosophes-chiens, les cyniques.
lundi 15 décembre 2008
GITANS
Par Maya Rosa le lundi 15 décembre 2008, 21:21 - parallèles - aucun commentaire - aucun rétrolien
Miguel Torga, Diário Douro, 1954.Gitans. Et à nouveau ma racine humaine
a tremblé. Ce sont eux qui me donnent toujours la
mesure absolue de la liberté que je n'ai pas et
à laquelle j'aspire. Anarchistes d'esprit et de corps,
ils sont les princes du rien, les millionnaires du
désintérêt, prêtres de la paresse, sabliers obstinés
où le temps ne s'écoule pas.
Ils mangent la pourriture, se vêtissent d'absurde,
ils sont des martiens sur terre. Et à les voir
cheminer dans la poussière du transitoire,
c'est l'image de l'homme idéal
que je vois passer, lyrique et dédaigneuse.
mardi 11 novembre 2008
L'ACHAT DE NOTRE CAMION
Par Gabrielle Culand le mardi 11 novembre 2008, 08:35 - parallèles - un commentaire - aucun rétrolien
Nous rentrons le cœur léger des Côtes d’Armor au volant de notre nouveau camion, un Mercedes 307 D. C’est un couple installé à Pleumeur-Gauthier, qui nous a vendu l’engin. Gérard et Mélanie habitent avec leurs deux jeunes enfants dans une maison de campagne qu’ils retapent. Ils étaient émus de nous voir prendre la route avec leur camion. Toujours difficile de se séparer de ces petites maisons sur roulette. Un chapitre de leur vie se referme. J’ai le sentiment au contraire que nous commençons vraiment le tournage. L’achat d’un camion est un passage de relai. Mélanie et Gérard ont rempli leur devoir de mémoire avec nous, autour d’une omelette aux pommes de terre. Nous avons signé les papiers et écouté l’histoire de notre 307 qui est aussi un peu la leur.
vendredi 7 novembre 2008
L’ANIMALITE CRITIQUE (introduction)
Par Pierre-Olivier Dittmar le vendredi 7 novembre 2008, 04:39 - parallèles - un commentaire - aucun rétrolien
Par leurs pratiques, les jeunes nomades qui trainent avec des chiens tiennent un discours sur la société qui les rejette et qu’ils rejettent. Ce discours fait écho à des antécédents historiques où des pratiques semblables avaient déjà une vocation critique.
jeudi 30 octobre 2008
L'APPROCHE (lettre à Gabrielle)
Par simple appareil le jeudi 30 octobre 2008, 11:13 - parallèles - 3 commentaires - aucun rétrolien
Quelques réflexions sur le tournage et l’approche des personnes filmées, à partir de la série Profils paysans, de Raymond Depardon.
vendredi 26 septembre 2008
ANCETRES
Par simple appareil le vendredi 26 septembre 2008, 10:58 - parallèles - aucun commentaire - aucun rétrolien
1219. Un évêque s’insurge contre une jeunesse qu’il ne comprend pas…
Tout te manque : champ, cheval, maison, nourriture, argent, vêtement. L’année s’écoule. Tu es ennemi et tyran.
Tu es paresseux et lent. Le vent froid et violent te tourmente. Ta jeunesse heureuse s’est évanouie. Corps découvert, tu couches souvent sans toit sur un lit de terre ; et on entend résonner ton ventre vide. Je passe sous silence tes crimes cachés, tant de corps que d’âme.
Ni ville, ni campagne ne t’abritent, ni un hêtre dans son creux, ni rivage, ni mer. Vagabond, tu erres par le monde.
Tu fuis les baisers maternels comme la discipline paternelle. Tu sacrifies les biens éternels aux biens éphémères ; vil et méprisé, repoussé de père et de mère, nu et sale, tu plonges entier dans l’ordure. Comme un mendiant, bon à rien, tu vagabondes sur terre et sur mer.
Ta pensée folle s’élance de tout cotés sans gouvernail. Tu ne t’appliques qu’aux choses grossières… la raison enfouie. Apostat ! tu méprises les saintes doctrines, les paroles des anciens ; tu a gaspillé les dons divins, perdu le parfum des bonnes mœurs.
Pourquoi fais-tu des éloges et trompes-tu par tes chants, ferme ta bouche et cesse de te plaire à flatter.
Ta louange n’est qu’une mauvaise fraude. Refuse de louer les misérables. Tais-toi. Que ta muse ne nuise plus à personne.
Raymond de ROCOSEL (évêque de Lodève), Invectio contro goliardos.
mardi 16 septembre 2008
NOMADES ET SÉDENTAIRES
Par Maya Rosa le mardi 16 septembre 2008, 00:43 - parallèles - aucun commentaire - aucun rétrolien
Depuis que nous avons commencé à travailler sur ce film, je me suis beaucoup interrogée sur les rapports entre nomades et sédentaires. Le nomadisme est constitutif de notre humanité depuis des millions d’années. Sur l'échelle du temps, nous n’avons été que très brièvement sédentaires. L'homme était nomade quand il a jeté les fondations des civilisations : les outils, le feu, les langues, les arts…
Actuellement, il existe encore des peuples nomades, pasteurs ou chasseurs-cueilleurs, comme les Touaregs du nord de l’Afrique, les Aborigènes d’Australie ou les Nenets du nord-ouest de la Russie. Ces peuples, peu soucieux des frontières, sont souvent sédentarisés de force, assignés à résidence.
Mais, chassez le naturel et il revient au galop.
En effet, nous assistons aujourd'hui à un phénomène notable dans nos sociétés sédentaires. Des milliers de personnes ressentent le devoir impérieux de larguer les amarres, de se confronter aux aléas de la route et de retrouver ainsi un sens à leur vie…
Afin d'approfondir davantage, je vous invite à lire un texte tiré du livre Théorie du Voyage de Michel Onfray.
jeudi 10 janvier 2008
LES INSOUMIS : LE DOSSIER DE PRODUCTION
Par Gabrielle Culand le jeudi 10 janvier 2008, 18:19 - parallèles - un commentaire - aucun rétrolien
Nous nous mettons d’accord avec mes producteurs, Fabrice Coat et Thomas Théry de Program33, sur une ultime version du dossier, destinée à convaincre les chaînes télé de l’intérêt du sujet. Le document final comporte une définition des grands thèmes abordés, un scénario et une note d’intention. Le film se propose d’être un portrait de génération, réalisé à partir de trois parcours de jeunes que nous suivrons pendant un an. J’insiste dans le dossier sur le fait que je souhaite tourner ce film sur une longue durée, afin de suivre l’évolution des jeunes que j’aurai choisis et d’avoir le temps d’établir une relation de confiance avec eux. Le “pitch” du projet a été un vrai casse-tête et doit selon les producteurs susciter une vive émotion chez les programmateurs. Nous avons intitulé provisoirement le film, Les Insoumis, mais je ne pense pas garder ce titre. Extraits.