JE M'APPELLE GORET, C'EST PAS DE MA FAUTE, J'AI 29 ANS.
Par Gabrielle Culand le vendredi 12 septembre 2008, 22:34 - entretiens - Lien permanent
Je suis né dans l’Essonne, mais j’ai pas vécu longtemps là-bas, vu que mes parents se sont séparés quand j’avais deux ans. J’ai passé une bonne partie de ma vie en Picardie. La Picardie, c’était chiant, beaucoup de champs et pas beaucoup de liberté, donc après on voyage. J’ai grandi à moitié à la campagne à moitié à la ville. Mon père habitait dans les banlieues de Trappes et tout ça, donc j’alternais entre 15 jours à la campagne chez ma maman et les vacances chez mon père dans des banlieues à la con. Le peu de ce que j’ai bossé, enfin légalement, c’était il y a 6 ans : les pommes. J’ai eu un BEP à la con de maintenance, pour faire plaisir à mes
parents enfin celui qui restait, ma mère, et puis après je me suis
arraché.
J’ai commencé il y a longtemps, dès que j’ai eu une mobylette à 14 ans, je partais une semaine,
et ma mère venait me chercher dans le bled d’à-côté. Ça doit être génétique, parce qu’à ce qu’il paraît on a des origines tziganes dans la famille. Ça a commencé avec les vacances scolaires. Et puis un jour j’ai dit à ma mère que je me faisais chier dans le village et que je voulais partir, elle m’a dit pas de problème et je suis parti. Au départ j’allais un peu partout… Au départ, j’étais pas mal en stop et en train. La Picardie, je la connais par cœur. Au départ, je faisais pas mal la manche, parce que j’avais pas le RMI, j’étais pas mal dans les squats et tout ça. Après j’ai pris le RMI parce que mon chien était malade et ça coûtait cher en vétérinaire. Mon chien est mort. Je l’ai eu à 26 ans et il est mort quand j’en avais 28. Il s’appelait Doubitchou. J’ai pas envie d’en reprendre, parce que ça fait trop mal quand ils meurent. Étant donné que je l’ai euthanasié ! Je profite des chiens des copains.
Pour moi la vie c’est lucha y fiesta.
C’est normal. Du côté de ma mère c’était des communistes, des rouges, j’ai été élevé là-dedans. Mon père était de gauche mais c’était pas la même chose. J’ai aussi beaucoup appris par la culture musicale, les concerts. Je côtoie autant les squats de punks à chiens que des structures plus structurées. Je suis né pour faire chier le monde, enfin ce qu’il en reste. (…) Prends ta caméra et regarde autour. Si je regarde TF1, je déprime. Des fois, je me tape des lobotomies de 3 ou 4 jours devant la télé, et puis quand je vois ce qui se passe autour, je me dis tiens, je vais continuer la route.
Moi, je voudrais bien baiser dans les fleurs et me baigner dans la rosée du matin,
mais c’est une fuite de se mettre à l’écart, moi je suis pour changer le système. A mon niveau, c’est par affinité avec des gens, la confédération paysanne, les anti-nucléaires… Il y a pas de ralliement, faudrait faire convergence des luttes. Réveillez-vous, c’est tout ce que j’ai à dire ! S’il faut bouger, c’est pour s’émanciper. Les gens savent pas… C’est pas à l’école qu’on nous apprend à nous émanciper, sinon, on le saurait depuis longtemps. Pour moi l’essentiel pour l’instant, c’est manger et voir mes amis et foutre le bordel, parce que ça me motive…
Tu veux une minute de silence pour le micro ?
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